De l’aveu même de la nouvelle ministre des sports Roxana Maracineanu : « C'est une annonce très brutale et ce ne sont pas les bons mots qui ont été employés", qui à peine nommée doit faire face à d'importantes coupes budgétaires dans son ministère.
En effet, il est demandé au ministère des Sports de supprimer de 1 600 postes équivalents temps plein d'ici 2022 mais aussi d’agir avec un budget d’environ 450 millions d'euros en baisse de 30 millions par rapport à l’an dernier.
Effectivement l’annonce parait incongrue s’agissant de l’un des « plus petits ministères » et alors que la France devra accueillir les Jeux olympiques de 2024.
Comme l’a précisé la ministre, hier, il y a eu un revirement ou un retour en arrière, surtout s’agissant de postes indispensables(CTS) qui font le lien entre le monde sportif professionnel et amateur. L’inquiétude est légitime et il s’agit d’hommes et de femmes investit dans leur travail.
Mais le monde du sport est peut être, malgré lui, contraint à se poser les bonnes questions.
N’est-ce pas le système actuel qui date des années soixante qui ne correspond pas aux réalités actuelles ? Veut-on un pays de sportifs ou un pays de sport pour reprendre les observations d’un rapport du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) datant de … 2013.
Cet ensemble de propositions, rappelait déjà que la lourdeur administrative cloisonne les compétences et étouffe les initiatives. Le secteur sportif, qui du fonctionnaire d’État au président d’association à la recherche de subventions, souffre aussi du mille-feuille administratif avec son enchevêtrement de compétences, d’une organisation non pragmatique et d’une substitution des associations aux collectivités lesquelles pourtant soutiennent massivement les clubs sportifs malgré un retrait de l’État. La question de la formation et de la professionnalisation des intervenants doit aussi être prise à bras le corps.
Derrière tout cela, il ne faut pas oublier la formidable puissance du sport en termes médiatique, financer mais surtout comme vecteur de lien social et d’éducation.
Le désenchantement du bénévolat est un signal important qu’il faut regarder attentivement.
Il faut alors imaginer un nouveau modèle, qui associe véritablement les acteurs ; que l’État, et c’est son rôle, donne les grandes directions mais que des financements originaux soient permis, que l’autonomie et les idées soient libérés.
L’annonce de la création d’une agence nationale du sport est peut être une première étape qui mettrait la France aux standards des grandes nations sportives.