Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est indispensable de connaitre deux points importants conditionnant les possibilités d’interventions sur la propreté pour les villes comme Livry-Gargan :
1- L’organisation administrative globale qui conditionne les compétences et les moyens des villes a changé en profondeur depuis 2012. En effet, la nouvelle organisation territoriale débutée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy change de cap à partir de 2012 avec l’élection de François Hollande. Ce changement de cap dont le pilotage est confié aux premiers ministres successifs Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls aboutit à la naissance de ce que nous connaissons aujourd’hui : Les Établissements Publics Territoriaux (EPT).
2- La loi de 2014 « Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles » (MAPTAM) dont les EPT sont issus transfère des compétences et supprime des moyens jusqu’alors dédiés aux municipalités.
Les EPT que le Général de Gaulle aurait surement aussi qualifié de « Machin » ne suppriment pas toutes les prérogatives municipales en terme de propreté mais complexifie grandement les interventions possibles (là tout de suite, je pense notamment au système de qualification déterminant ce qui est un dépôt sauvage… ou pas… ou peut-être... ou pas encore.)
Cependant, malgré les lois « MAPTAM » et "loi NOTRe" amputant sévèrement nos moyens d’actions, j’ai décidé, avec le soutien de mon équipe municipale, de mettre en application maximum la politique de propreté proposée aux livryens dans nos engagements initiaux pour la ville.
Je le dis et le répète en toutes occasions, pour la propreté de la ville, la municipalité assume son action. Nous nous rendons responsables de la propreté. D’autres que nous se rendent responsables de la saleté.
Le problème étant maintenant bien exposé voici les moyens mis en œuvre par la politique propreté :
Quarante trois personnes travaillent quotidiennement au service propreté de la ville. Ce service fonctionne 7 jours sur 7 avec des agents municipaux engagés dans une mission demandant courage et opiniâtreté.
LES MISSIONS :
Balayage et nettoyage
2506 kilomètres parcourus par 6 balayeuses (sept en avril 2019) en deux semaines, + les axes singularisés pour l’importance de leur circulation, leurs activités et de leur fréquentation et faisant l’objet d’un nettoyage répété plusieurs fois par semaine.
Le ramassage plusieurs fois par semaine des 270 corbeilles de rues et le vidage des 40 haltes chiens s’ajoutent à la mission générale de nettoyage régulier de la ville.
Ramassage des dépôts sauvages
Quatre véhicules utilitaires et un camion grue sillonnent la ville chaque jour et ramassent quotidiennement entre 15 et 30 m3 d’objets.
Nettoyage des marchés
En effectif, cette mission engage 4 agents de la police municipale et six membres du service propreté de la ville. Un ou deux véhicules de la police municipale, un utilitaire, une balayeuse et une laveuse sont utilisés de 14 heures à 16 heures (dimanches inclus pour le marché de Chanzy)
Enlèvement des tags
Un agent de la ville est entièrement dédié à l’effacement des tags sur le domaine public à moins de deux mètres de hauteur.
A SAVOIR : L’effacement d’un tag sur un mur ou tout autre support privé, donnant sur le domaine public, doit obligatoirement faire l’objet d’une décharge signée par le propriétaire. Ce document de décharge est fourni en mairie.
Désherbage
Depuis la loi « Labbé » votée en 2015 interdisant le désherbage chimique en 2017 pour les collectivités (et en 2019 pour les particuliers), le travail s’effectue désormais à la main avec une débroussayeuse filaire sur les 190 km de rues et trottoirs à désherber. Il faut environ deux mois pour désherber l’ensemble de la ville.
A SAVOIR : Le service des espaces verts est, lui, en charge de désherber les pieds d’arbres et tous les autres espaces verts.
Ramassage des feuilles mortes
D’octobre à décembre 12 personnes et 6 balayeuses sont entièrement dédiées à cette tâche.
Les moyens mis en œuvre pour la propreté de la ville sont une charge lourde dans le budget de la ville. Et, malheureusement ce qui nous coûte le plus cher dans la propreté, ce n’est pas l’intervention due aux raisons naturelles que sont le désherbage et le ramassage des feuilles mortes, mais le nettoyage rendu nécessaire par tout ceux qui jettent ou déposent leur détritus dans les rues.
Aujourd’hui, les coupables de dépôt sauvage font l’objet d’une chasse sans pardon grâce - entre autres moyens - au réseau de caméras de la vidéo protection déployées dans toute la ville (bientôt cent).
La vidéo permet une constatation autorisant la verbalisation parfaitement légale. Des enquêtes sont aussi engagées pour identifier les auteurs de ce délit.
Du 1er janvier 2019 à la date de cet article, déjà 32 procès verbaux ont été dressés par la Police Municipale.
Trente deux procès verbaux, c’est 32 coupables qui en plus de l’amende devront payer la facture dressée par la ville pour l’enlèvement de leur détritus. Et le montant de la facture est volontairement dissuasif puisqu’il peut facilement dépasser les 1000 €…
Le langage des chiffres étant universel, il permet à tout le monde d’être sur un pied d’égalité.
La répression aussi efficace et utile soit-elle n'est malgré tout pas une solution en soit. C'est pourquoi la municipalité met également en place des campagne de sensibilisation grand public et des actions pédagogiques dans les écoles. Les résultats de ces plans de communications ne peuvent pas certes être immédiats, mais ils représentent un travail de fond indispensables quant au futur de la propreté dans la ville.
Nous sommes nombreux à être responsables de la propreté... Et vous de quoi êtes vous responsable ? ;)