Monsieur le Député,Pierre-Yves Martin

Madame la Conseillère Générale,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs,

27 août 1944. C’est le jour tant attendu de la LIBERATION de notre ville occupée depuis juin 1940 par les troupes allemandes.

En cette année 2014, c’est une véritable mobilisation qui s’opère partout pour célébrer le 70e anniversaire de la Libération en souvenir des héros, célèbres ou anonymes, dont les actions courageuses ont préparé puis réalisé la Libération.

Depuis 70 ans, la date du 27 août est chaque année à Livry-Gargan, celle de la fête et du recueillement. De la fête car il n’existe aucun événement plus exceptionnel et plus heureux à célébrer que la liberté retrouvée du peuple de France qui en fut privé durant plus de quatre ans dans des conditions de grande misère et de détresse.

De recueillement aussi parce que pour parvenir à cette liberté, il nous aura fallu perdre des millions de vies dans les camps nazis, les centres d’internement, sur les champs de bataille, dans les prisons de la Gestapo, dans nos maquis, sur nos plages aussi lors des débarquements en Normandie et en Provence.

Pour cela, notre premier devoir sera de rendre hommage à tous ceux qui ont fait le sacrifice suprême dans le but de maintenir l’honneur de la France et de lui rendre sa liberté.

C’est dans le recueillement que nous devons nous souvenir de la somme des sacrifices consentis pour que la France revive.

C’est dans la dignité, avec le respect dû aux héros et aux victimes que nous sommes rassemblés en ce jour devant ce monument.

L’occupation, c’était le couvre‐feu, les otages, la Kommandantur, la Gestapo, les privations, les humiliations, la peur, la mort. Des années de survie à redouter le lendemain et à attendre, peut être en vain, de bonnes nouvelles.

La LIBERATION rayait tout cela d’un trait et donnait à chacun la possibilité d’un avenir meilleur, d’une vie libre et heureuse.

Depuis le 6 juin 1944, jour du DEBARQUEMENT, l’espoir était en chaque Français.

La RESISTANCE FRANCAISE, force française de l’intérieur, très active, était encore plus virulente depuis le débarquement, atteignant l’ennemi dans ses installations, dans ses moyens de communication et surtout dans son moral, le piégeant là où il ne s’y attendait pas.

Après ces premières nouvelles optimistes annonçant l’avancée alliée sur le sol français et la libération des villes les unes après les autres, tous reprenaient espoir. L’armée allemande, elle, était en pleine débâcle et le 27 août, après de rudes combats, laissait entrer dans notre ville, les hommes de la résistance et l’Armée Américaine.

JOURNÉE INOUBLIABLE.

Journée inoubliable où le drapeau français reprenait sa place sur l’Hôtel de Ville.

Journée inoubliable où chacun retrouvait celle ou celui qui n’avait plus à se cacher.

Nos soldats livryens et nos résistants ont été au rendez-vous de l’Histoire. Un idéal commun les transcendait. Des valeurs essentielles les rassemblaient : la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.

La liberté d’abord. Elle guidait ces combattants, ces résistants Livryens, comme elle animait les alliés et nos amis américains en particulier.

L’égalité ensuite. Elle était, dans l’épreuve du feu, la marque même de leur destin. Egalité face à la peur, aux souffrances, à la mort. Egalité aussi dans l’honneur et dans la gloire.

La fraternité enfin. Celle des armes, qui soudait dans un même élan, sous le drapeau français, ces combattants Livryens.

Ils sont morts comme tant d’autres pour leur idéal. Parce qu’ils croyaient en la parole du chef de la France libre, le Général de Gaulle. Ils avaient répondu à son appel du 18 juin 1940 et ils étaient au rendez‐vous.

L’hommage solennel que nous leur rendons ici peut paraître bien dérisoire. Ils nous ont légué bien plus qu’une leçon d’histoire ; car c’est l’honneur d’un peuple debout qu’ils nous ont rendu. C’est l’honneur que l’armée française a rendu au peuple de France.

Ce sont les vertus humanitaires qu’ils ont sauvé chassant la dictature nazie pour assurer le triomphe de la démocratie.

Avec sa liberté retrouvée, Livry-Gargan pouvait se tourner vers l’avenir et reconstruire, jours après jours, une vie normale. Mais sortir de six années de conflit, de privations, de peurs et d’espoirs n’est pas une chose facile. Si la libération de LIVRY-GARGAN était un événement extraordinaire, elle ne signifiait pas pour autant la fin des difficultés.

Il a fallu bien des efforts à tous les Livryens pour écrire les pages nouvelles de notre commune. Aussi, en ce jour de commémoration, je vous propose d’avoir également une pensée pour toutes les personnes et toutes les familles qui ont fait l’après-guerre de notre commune et qui ont conduit celle-ci vers ce qu’elle est aujourd’hui.

En ce jour anniversaire, devant ce monument où tant de noms sont inscrits, civils et militaires, pensons particulièrement à celles et ceux qui, dans l’ombre, ont souffert, ont combattu, ont été torturés, sont morts parce qu’ils voulaient que la France vive librement.

Ils connaissaient le prix de leur sacrifice mais déjà dans leur cœur ils avaient cette pensée d’Aragon gravée dans la pierre d’un monument à la gloire de la Résistance Française…

« Où je meurs, la Patrie renaîtra ».

En ce 70e anniversaire, alors que tous les témoins de notre Libération sont de moins en moins nombreux, sachons entretenir la flamme et le souvenir de la Résistance française, du patriotisme et du sacrifice afin que les jeunes générations, par des récits, des écrits et des documents, connaissent à tout jamais le prix de la Liberté.

Et rappelons-nous toujours ce que disait Winston CHURCHILL dans ses mémoires :

« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur.»

Vive la Liberté !

Vive la France !